Je désire du fond de mon âme une paix qui demeure à jamais;
Que toutes mes plaies infâmes se dispersent dans l'étérnité.
Je désire une vie de noblesse dans le coeur et dans les pensées;
Une vie toute ornée de tendresse, sans la peur et sans les idées.
Je désire du fond de mon être la mort de l'horrible calcul,
Qui me tient, par ses liens de paraître, prisonnier du recul, sans pitié.
Je veux vivre une vie de paresse sans aucune ambiguité:
Une vie d'éternelle jeunesse et de joies démesurées.
Le travail est un monstre de honte, dont il se faut séparer
Pour trouver les plaisirs sans honte de l'enfant qui rêvait de voler.
Tout petit je rêvais de voler au dessus des valées et des villes,
Mais le rêve s'est éteint dans l'oubli résérvé à ces coeurs trop sensibles.
A présent que mon âge s'éclot, à présent que mes ailes chatouillent,
Je déclare solennellement le début de ma grande vadrouille.
Créer est noble, travailler est ignoble.
Je m'envole vers les plaines enneigées
Assister à la fonte du froid,
A l'espoir renaissant du vignoble,
Qui transforme la grappe en joie:
...M'abreuver à la coupe de Bacchus...